Il était particulièrement rare de voir le bras-droit du Kazekage agir en dehors du village, surtout seule et sans la moindre assistance. Pourtant, une urgence l’appelait aujourd’hui sur le terrain. Plus tôt dans la semaine, quelque chose, ou quelqu’un, avait fait de nombreux ravages dans un petit village marchand. Il y avait eu des morts et des blessés, mais personne pour décrire ce que c’était vraiment. Les bâtiments avaient été détruit et les traces de se qui lui semblait être une bête au vue de leur forme l’avait conduit quelque part à travers Kemuri no Kuni, à mi-chemin entre les frontières du pays du vent et du pays de la roche. Le voyage avait été long et éprouvant, elle avait pris le minimum de pause pour accélérer son trajet et découvrir rapidement quelle était cet animal qui faisait autant de ravage. Kimiko était toujours déchirée par l’idée de quitter sa terre natale, de s’en séparer même quelques jours. Elle s’en voudrait affreusement, si, pendant son absence, quelque chose lui arrivait et que la jeune femme n’est pus rien n’y faire. Il n’était cependant pas temps de se morfondre sur ses peurs, il lui fallait rester concentré sur sa mission qui l’envoyait aujourd’hui en terrain inconnu. Agenouillée au sol, sa main tâtant la terre piétinée par la créature, ses empreintes la menaient vers ce qui semblait être un lieu habité. Y aurait-il encore une fois des victimes ? Pressant le pas, la Sabaku continua son chemin à la course, espérant ne pas arriver trop tard. Sa vitesse de déplacement n’égalait cependant pas celle de celui qu’elle poursuivait.

Alors qu’elle mit pied au milieu de nombreuses bâtisses, le mal était déjà fait. Des murs effondrés, du sang… la destruction avait mis pieds en ce lieu, ratissant tout sur son passage. Combien ferait-il de victimes encore avant qu’elle ne parvienne à l’arrêter ? Marchant doucement à travers les bâtiments, pour certains à moitié détruit, elle se disait que les habitants des lieux avaient dû fuir les lieux. Tout du moins, elle l’espérait avec force. Son regard violet scruta chaque recoin avec attention, souhaitant rien n’y trouver. Elle redoutait le pire… et le pire était arrivé. Lorsqu’elle tourna le coin d’une maison effondrée, elle y découvrit un enfant penché sur un autre qui était entendu au sol, semblant inanimé. À son approche, le garçon eut un sursaut, dévoilant le corps blessé d’une fillette inconsciente.

« Aidez-moi, s’il vous plait… Elle ne respire plus… »

Sans perdre une minute de plus, la femme du sable écarta le garçon et se mit de suite à la tâche, commençant par arrêter l’hémorragie en refermant les blessures. Ses mains s’entourèrent d’une lueur verte et elle laissa faire l’œuvre de son iroujutsu. Destin ou chance que la vie est placée une ninja médicale sur leur chemin alors que cette petite avait besoin de soin ? La sunajin ne le saurait sûrement jamais. Les choses se faisaient parfois d’elle-même. Après plusieurs minutes de stresse, le plus gros des dégâts avaient été réparés par son travail et la respiration de l’enfant revint, faible, mais présente. La demoiselle s’essuya le front, continuant son analyse pour s’assurer que tout était en place. Après ses dernières vérifications, la petite ouvrit doucement les yeux, son regard bleu rencontrant celui de la Sabaku. Le garçon s’empressa de serrer la fille dans ses bras en l’appelant ‘’petite sœur ’’. Ceux-ci la remercièrent grandement, puis s’excusèrent pour aller rejoindre leurs parents qui devaient sûrement s’inquiéter de leur absence. Kimiko leur soma de faire attention et les regarda s’éloigner, silencieuse. Néanmoins, une présence la troubla. Elle ne pouvait déterminer sa position, mais elle la savait proche. Dégainant un kunai, elle se déplaça sur la pointe des pieds, silencieuses, pour trouver la source de ce qui avait attiré à ce point son attention. La bras droit ne mit cependant pas beaucoup de temps à le découvrir. En effet, un homme semblait lui aussi sur la même trace qu’elle… Ou peut-être était-ce un piège. Elle n’avait, après tout, aucune idée de ce qu’elle chassait… Arme pointé, elle s’approcha, dos à celui-ci.

« Que faites-vous ici ? »


Aussi bien le dire, Kimiko n’avait jamais fait confiance aux étrangers. Réflexe de jeunesse resté gravé dans sa peau. Ceux qu’elle ne connaissait pas représentaient toujours un danger potentiel.