En ce jour bien particulier, une urgence avait appelé la belle sur le terrain, une fois de plus, sur les ordres de son Kazekage. Cette mission était particulière et l’avait poussé à devancer son horaire de la journée. Penchée au sol, sa main venant prendre ses doigts du sable fin tombé près des vitres ouvertes où se tenait le parchemin de techniques d’Atsusa avant le vol. Elle cherchait pour n’importe quel indice pouvant la mener sur une piste. Autour d’elle, deux ninjas lambda la regardaient faire sans bouger, se grattant la tête en tentant de comprendre comment la chose avait pu se produire sans que personne ne le réalise avant un moment. Kimiko se releva, une main sur la hanche, en proie à une réflexion intense. Son regard fit le tour de la pièce, s’arrêta au bas de la fenêtre, le rebord avait été abimé. La jeune femme s’approcha, l’ouvrit et passa la tête à l’extérieur. Les toits, bien évidemment, durant la nuit, c’était la meilleure façon de faire, jamais ils n’auraient passés par la porte avant. Comme les gardes surveillaient seulement la porte de l’extérieur, ils s’étaient glissés incognito à l’intérieur et étaient repartis comme des voleurs sans que personne ne les voie. Bien qu’elle ignorait encore comment ils avaient fait pour briser la sécurité de la fenêtre, ce n’était pas ce qui l’intéressait dans l’instant, il lui fallait retrouver le ou les coupables de cet affront avant que le parchemin ne disparaisse à jamais. La journée était à peine commencé, il était encore tôt, avec un peu de chance, les voyous ne seraient bien loin devant. Et personne n’était en mesure de lui échapper une fois qu’il mettait les pieds dans le désert. Après avoir donné le signal comme quoi elle partait sur leur trace à ses deux acolytes, la Sabaku s’engagea à l’extérieur, sautant agilement sur le toit de la bâtisse. Si les truands avaient été minutieux dans leur cambriolage, ceux-ci avaient laissés des traces sur leur passage.

D’un œil averti, elle remonta la trace jusqu’aux portes du village. L’ex-anbu s’arrêta pour questionner les gardes pour savoir, qui, au cours de la dernière nuit était entrée et sortie de l’enceinte des murs du village. Le registre indiquait comme de fait qu’un convoie marchand était parti aux petites heures du matin, accompagné d’un ninja pour assurer leur sécurité. Si le ninja en question avait procédé comme elle le croyait, sa tactique avait été particulièrement brillante. Utiliser un convoie pour filer en douce alors que personne ne se doute du vol qui a été commis. Faire croire de partir en mission pour simplement filer ni vu ni connu. Sans perdre de temps, après avoir rassemblé le nécessaire de survie, Kimiko s’engagea sur leur poursuite. Heureusement, depuis la fuite du malfaiteur, il n’y avait eu aucune tempête de sable, elle n’aurait donc aucune difficulté à le retracer dans le désert, son territoire qu’elle connaissait comme le fond de sa poche. Rien ne lui échappait. Il ne lui restait qu’à espérer que le temps lui serait favorable. La chaleur du soleil deviendrait bientôt très tapante, les marchands s’arrêteraient sûrement à un point d’eau pour se rafraichir et prendre du repos. C’est là qu’elle devrait frapper et en vue de la direction que ceux-ci semblaient prendre, elle savait exactement où ils s’arrêteraient. Kimiko avait longtemps supporté la chaleur du désert même dans les canicules les plus fortes, elle n’aurait pas de difficulté à faire le chemin jusqu’à eux. Lorsque ce ninja en question se rendrait compte qu’elle se sera rendu jusqu’à lui en un tour de main, il serait déjà trop tard.

Marchant à travers le grand désert de sable, une grande cape la recouvrant pour la protéger du vent et du soleil, le bras droit du Kazekage progressait rapidement dans les dunes. Les bourrasques avaient commencés à se lever et elle craignait qu’une tempête de sable ne se lève d’une minute à l’autre. Pressant le pas, dans l’horizon, elle aperçut finalement l’oasis qu’elle cherchait et, comme de fait, le convoie arrêté. Dans un premier temps, la jeune femme créa un œil de sable qu’elle envoya espionner discrètement et dans un second, elle recouvrit l’entièreté de son corps de sable. La manœuvre ralentirait largement son déplacement, mais la discrétion serait totale. Dans cette étendue dorée, même elle bougeant vers eux ne serait pas détectable. Son œil en place, elle guettait leurs réactions à mesure qu’elle approchait. Son premier jutsu lui permis d’ailleurs d’observer la présence du dit shinobis et de trois marchands. Le sunajin avait d’ailleurs, accroché à sa ceinture, le rouleau en question. Alors que le vent se levait, Kimiko crut le bon moment arrivé pour frapper. À quelques mètres à peine, camouflée parmi le sable, la demoiselle retira son armure, redevenant visible. Sans donner le temps au pauvre homme d’agir, ses mains composèrent rapidement des mudras et le scélérat fut entouré d’un sarcophage de sable et soulevé du sol sur plusieurs mètres. Seul son visage fut laissé pour libre, alors que le rouleau tombait au pied de la dame. Celle-ci se pencha, le ramassa et l’ouvrit pour y jeter un coup d’œil, elle ne s’était effectivement pas trompée sur la personne. Alors que les marchands reculaient devant sa présence, la sunajin s’avança faire le fauteur de trouble.

- Alors, alors… on s’amuse à voler ce qui ne nous appartient pas ? Qu’as-tu à dire pour ta défense, paria ?

L’homme la regarda froidement, mais elle n’obtint aucune réponse. Alors sa prise se serra, étouffant légèrement son prisonnier pour lui faire savoir qu’elle ne rigolait pas.

- Tu n’es pas en mesure de me faire de l’attitude. Si tu tiens à ce que ta tête reste sur tes épaules, tu as tout intérêt à répondre, traitre ! Tu croyais échapper à Suna en suivant un convoi de marchand ? Sache que ce désert est mon territoire et quiconque y met les pieds ici ne pourra jamais m’échapper.

Celui qui lui faisait face et en si mauvaise position eut le courage, ou la stupidité, de rire d’un air amusé et sarcastique, comme si les menaces et la mauvaise position dans laquelle il était ne le mettait pas plus à mal. Les traits du beau visage de Kimiko se crispèrent. Elle n’appréciait pas particulièrement qu’on se paie sa tête. Comment pouvait-il dans une situation pareille agir de manière aussi désinvolte ? Certains n’avaient aucun sens du respect, décidemment. Ou peut-être était-il simplement fou ou il croyait avoir à faire à un quelconque ninja de pacotille. Mais il se trompait royalement !

- Un visage aussi beau que le votre ne devrait pas se raidir à ce point, il ne faudrait pas les rides marque une telle peau d’ange, dit-il, moqueur. Et je m’en voudrais de marquer un trophée.

À ces mots, un coup résonna contre la tête de la jeune femme. Tant certaine que les marchands étaient inoffensifs, elle n’avait pas pensé une seule seconde qu’ils auraient pu être dans le coup, eux aussi. Une frappe bien placée contre sa nuque et elle s’écroula au sol, la vue embrouillée. Dans quelle galère s’était-elle mise donc ? Kimiko avait fait l’erreur la plus débutante qui soit, celle de baisser sa garde. Alors que sa technique du sarcophage prenait fin, libérant son prisonnier, le noir total la frappa.